L’épidémie de fièvre Ebola en Afrique occidentale se propage. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 2 900 personnes sont déjà mortes du virus au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée, tandis que 6 200 ont été infectés. L’Organisation des Nations Unies (ONU) a expressément averti que la propagation de la maladie est déjà exponentielle. Le temps presse.
La situation en Afrique occidentale s’aggrave de manière dramatique. Le Libéria et la Sierra Leone sont dans un état d’urgence. Les zones touchées sont soumises à des règles de quarantaine et à des couvre-feux contrôlés par les forces de sécurité. En raison de l’état d’urgence, il n’est à présent même plus possible de garantir la fourniture de services de santé de base dans ces pays, qui ont tous deux déjà été affaiblis par la guerre civile. En outre, la grave pénurie de nourriture dans de nombreuses installations de traitement a déjà provoqué plusieurs émeutes et a incité des patients infectés à s’échapper des hôpitaux. En août de cette année, le prix des aliments avait déjà augmenté de 150 % dans toute la région. Le programme d’alimentaire mondial (PAM) de l’ONU met en garde contre une crise alimentaire qui affectera quelque 1,3 millions de personnes.
L’épidémie de fièvre Ebola touche autant les économies nationales que l’ordre public. Les mesures de quarantaine, les restrictions de déplacement et de transport, les augmentations des prix et la pénurie de nourriture entraînent encore et toujours des troubles civils et menacent de détruire les progrès de développement durement gagnés. Le Conseil de sécurité de l’ONU a qualifié l’épidémie de « menace évidente à la paix mondiale et à la stabilité internationale ».
Les personnes vivant dans les zones touchées ont besoin de notre solidarité. Une aide accrue est une nécessité urgente. Des aides médicales plus importantes doivent être envoyées dans la région et plus rapidement afin de maîtriser l’épidémie. Il en va de même pour l’aide alimentaire nécessaire. La communauté internationale doit également subvenir au besoin urgent de personnel médical. Nous tenons à exprimer notre gratitude et notre respect à tous ces travailleurs humanitaires expérimentés qui offrent déjà leur soutien nécessaire sur place, sous les auspices de l’OMS et de Médecins sans frontières. Un nombre croissant de volontaires a accepté d’apporter leur aide. Nous saluons ces promesses d’engagement et de solidarité.
Mais la situation dramatique en Afrique occidentale nous montre également que des systèmes de santé et des structures nationales robustes sont des conditions préalables majeures pour la gestion des flambées soudaines de l’infection. La communauté internationale doit investir plus dans les deux.
Nous demandons instamment à tous les gouvernements, aux organisations internationales, aux organisations humanitaires, aux ONG et aux nombreuses initiatives privées d’augmenter leurs contributions effectives pour soutenir le combat contre cette horrible épidémie de fièvre Ebola en Afrique occidentale et contre la pénurie alimentaire. Ceci est d’une importance capitale pour nous.