Restez informé Souscrivez ici
Resolution

Résolution : Contre la persécution politique des dirigeants de l’opposition aux Philippines et en faveur de l’enquête de l’ONU concernant les meurtres liés à la drogue aux Philippines

@ Denniz Futala via pexels.com

Selon Human Rights Watch, les Philippines connaissent actuellement la pire crise des droits de l’homme depuis l’ère de la loi martiale[1]. La campagne du président contre la drogue a entraîné un nombre impressionnant de meurtres liés à la drogue, qui s’élève selon les estimations du gouvernement à environ 5 500, tandis que les groupes de défense des droits voient le nombre proche de 27 000 – incluant tous ceux qui ont été tués par des vigiles masqués[2].

Le mépris flagrant des droits de l’homme dans le pays a conduit vers une culture de l’impunité et a provoqué encore plus de violences et de violations des droits de l’homme. Les meurtres politiquement motivés de dirigeants syndicaux, d’écologistes, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme ne cessent de croître, les Philippines se classant en permanence comme le pays le plus dangereux pour les civils, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme[3].

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU du 12 juillet 2019 a voté en faveur d’une résolution proposée par l’Islande, appuyée par 27 autres pays, demandant à Michelle Bachelet, haute-commissaire aux droits de l’homme, de rédiger un rapport détaillé sur la situation des droits de l’homme aux Philippines en l’espace d’une année[4]. La résolution a été adoptée en reconnaissance du fait que les institutions nationales n’ont pas amené les responsables de violations des droits de l’homme à rendre des comptes.

Les systèmes et conditions juridiques en place ne sont pas parvenus à obtenir des comptes et à lutter contre les exécutions extrajudiciaires, alors que des pirouettes juridiques ont été utilisées afin de persécuter les dirigeants de l’opposition, les groupes de défense des droits, les organisations de médias et les particuliers dans le but de faire taire les voix des dissidents qui s’élèvent contre la politique anti-humanitaire du gouvernement. Parmi les cas notables, on retrouve l’incarcération du sénateur de l’opposition Leila De Lima qui est en prison depuis plus de 900 jours à l’heure actuelle, le limogeage inconstitutionnel de Lourdes Sereno, présidente de la Cour suprême, ainsi que les multiples poursuites et arrestations subséquentes de la journaliste Maria Ressa.

Plus récemment, le groupe d’enquêtes criminelles et de détection de la police nationale des Philippines (Criminal Investigation and Detection Group, PNP‐CIDG) a porté plainte pour sédition contre la sénatrice Akbayan Risa Hontiveros, présidente de l’une des organisations membres et fondatrices de Socdem Asia, avec la vice-présidente Leni Robredo et 36 autres dirigeants de l’opposition et de la société civile[5].

L’Alliance progressiste et SocDem Asia demandent au gouvernement des Philippines de mettre immédiatement un terme à la « guerre sanglante contre la drogue », d’exiger des comptes quant aux exécutions massives sous l’administration actuelle, et d’entendre les appels de la communauté internationale pour une enquête sérieuse dans le cadre de la crise actuelle des droits de l’homme.

L’Alliance progressiste et SocDem Asia approuvent la résolution proposée par l’Islande, adoptée par le CDH NU et l’enquête suivante des NU sur les violations des droits de l’homme aux Philippines.

L’Alliance progressiste et SocDem Asia condamnent les cas de sédition inventés de toutes pièces contre la sénatrice Akbayan Risa Hontivoros et d’autres dirigeants de l’opposition et de la société civile comme un effort supplémentaire pour paralyser l’opposition et faire taire les critiques du gouvernement.

L’Alliance progressiste et SocDem Asia sont solidaires du peuple philippin, notamment de toutes les personnes visées par la guerre contre les drogues et la persécution politique de Duterte et se joignent à la communauté internationale pour faire la lumière et demander justice quant à l’aggravation de la crise des droits de l’homme aux Philippines.

[1] https://www.hrw.org/world‐report/2018/country-chapters/philippines

[2] https://www.rappler.com/newsbreak/iq/235775-why-iceland-led‐un‐resolution‐drug‐war‐killings‐philippines

[3] https://www.philstar.com/headlines/2019/07/30/1939189/philippines‐most‐dangerous‐land‐environment‐defenders-2018‐watchdog , https://www.rappler.com/nation/234659‐philippines‐one‐most‐dangerous‐places-civilians-think‐tank-findings , https://www.rappler.com/nation/191744-philippines-deadliest‐country-journalists‐asia-reporters-without‐borders‐2017‐report

[4] https://www.aljazeera.com/news/2019/07/approves-resolution‐probe‐duterte‐war-drugs‐190711111144270.html

[5] https://newsinfo.inquirer.net/1143721/hontiveros-on‐sedition-raps‐badly-written-telenovela

Résolution Philippines