Les nations du monde entier se sont accordées pour limiter les températures globales à moins de 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels afin d’éviter de graves impacts d’un climat changeant dans l’Accord de Paris, qui a été conclu lors de la Conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à l’issue de sa 21e session à Paris, France, en 2015.
Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié en 2018 son « rapport spécial sur le réchauffement climatique de 1,5°C », qui a conclu que : « On estime que les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1,0 °C au-dessus des niveaux préindustriels » et qu’un tel objectif ne peut être atteint que grâce à des réductions mondiales des gaz à effet de serre de source humaine de 40 à 60 pour cent par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030, et zéro émissions globales nettes en 2050, grâce à des « transitions rapides et profondes dans les domaines de l’énergie, des sols, des villes et des infrastructures, et des systèmes industriels.[1]”
Dans son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU en 2018, le secrétaire général António Guterres a déclaré : « Le changement climatique avance plus vite que nous. »[2] Le réchauffement climatique sans précédent a déjà provoqué une hausse du niveau des océans et une augmentation sensible des phénomènes météorologiques extrêmes : les super-typhons, les sécheresses, la fonte des glaciers, les feux de forêt et les dommages consécutifs sur les vies humaines, l’infrastructure et les écosystèmes.
Au cours des trois dernières décennies, le réchauffement climatique s’est poursuivi sans relâche, avec quelques accélérations rapportées au niveau de la hausse du niveau de la mer. Les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines, la cause principale du réchauffement climatique, continuent d’augmenter d’une année à l’autre. Si elles continuent d’augmenter au même rythme, le réchauffement climatique atteindra probablement 1,5 °C entre 2030 et 2052.
L’Alliance progressiste soulige que la crise climatique actuelle est le résultat d’un capitalisme et d’un néolibéralisme sans limites : la marchandisation de l’environnement dans l’intérêt de la croissance et le profit de quelques personnes. La surconsommation et les niveaux intolérables de production et d’extraction de combustibles fossiles ont eu des répercussions profondes et dévastatrices sur l’environnement.
L’Alliance progressiste déplore la façon dont le changement climatique aggrave encore les inégalités et les injustices du système néo-libéral, exposant ainsi de façon disproportionnée les groupes vulnérables, notamment ceux qui ont le moins contribué à l’émission des gaz à effet de serre, aux différentes menaces en termes de « santé, moyens de subsistance, sécurité alimentaire, approvisionnement en eau, sécurité humaine et croissance économique ». Il s’agit des peuples autochtones, des communautés de migrants, des communautés rurales et côtières, des travailleurs à faible revenu, des ménages pauvres, des citoyens de pays en développement et des communautés raciales défavorisées, des jeunes et particulièrement de la sécurité et de l’intégrité physique des femmes.
L’Alliance progressiste fait écho à la nécessité d’une réponse globale et multilatérale immédiate à la crise climatique qui s’engage à changer le système d’exploitation que l’économie néo-libérale défend actuellement, en faveur d’une solution plus juste au niveau social et environnemental.
L’Alliance progressiste appelle tous les gouvernements, partis politiques, organismes nationaux et internationaux à placer en haut de leur agenda la crise climatique, et à mettre en place immédiatement des mesures en vue d’atteindre zéro émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050.
L’Alliance progressiste appelle toutes les parties prenantes à faire face à la crise climatique imminente, qui pose à la fois un problème de développement durable et celui de l’éradication de l’inégalité et la pauvreté ; utiliser des systèmes de production alternatifs, telles que les économies circulaires qui permettent une réutilisation et/ou la prévention de déchets industriels ; une transition énergétique équitable et juste vers des énergies entièrement renouvelables ; et aussi créer des communautés résistantes et faciliter la mise en place de programmes d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques des groupes et des écosystèmes les plus vulnérables. La justice climatique et une transition juste nécessitent un changement de politique dans l’agriculture, la fabrication, les transports, le développement urbain et l’accès aux services publics.
L’Alliance progressiste demande une action climatique mondiale et multilatérale et la solidarité internationale, soulignant que la coopération internationale est un facteur décisif pour garantir la justice climatique et environnementale entre les nations/régions et communautés développées et en développement. Il s’agit de renforcer les capacités et les engagements des gouvernements nationaux et infranationaux, de la société civile, du secteur commercial et des communautés vulnérables ainsi que leur autonomisation.
Compte tenu du prochain sommet sur le climat (COP 25), l’Alliance progressiste appelle à une action collective mondiale pour lutter contre la crise climatique. L’Alliance progressiste attend des signataires du traité de la CCNUCC d’être véritablement à la hauteur du slogan de la COP 25 « Time for Action » : régler toutes les questions en suspens de l’Accord de Paris, être plus ambitieux au niveau des actions climatiques nationales et fournir suffisamment de ressources pour les pays les plus vulnérables. Concrètement, nous demandons
Tout le monde sur le pont, il est temps d’agir, la justice climatique maintenant !