I. L’éducation, un droit fondamental pour tous:
Un impératif de paix, de développement et de recherche de la prospérité d’une part, de cohésion sociale, de vie avec le changement global et d’apprentissage tout au long de la vie de l’autre.
Les besoins en matière d’éducation, la manière dont l’éducation est réellement financée et les systèmes nationaux en soi varient grandement de par le monde : un manque dramatique d’éducation élémentaire pour les plus pauvres, en particulier pour les jeunes filles, la réforme des systèmes d’éducation établis depuis longtemps dans le monde « développé », le besoin de garder informés les gens qui travaillent, y compris les plus âgés, des exigences changeantes du monde du travail ainsi que le fait de permettre à toutes sortes de personnes vulnérables de participer à la société dans son ensemble ou de préserver le secteur attrayant R&D nécessaire aux bonnes performances des économies « post-industrielles ».
- Partout, l’éducation est au bord du gouffre. Il ne nous suffit pas de sauver notre économie, il faut également que nous sauvions notre éducation. C’est seulement en la développant que nous pourrons sortir debout de la crise. Inévitablement, nous prendrons du retard si nous n’investissons pas correctement dans l’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie et si nous ne les rendons pas plus inclusifs. Nous ne pouvons pas parler d’une participation globale à nos sociétés de bien-être, rendre notre économie compétitive et le système mondial équitable si nous ne changeons pas la manière dont nous abordons l’éducation.
- L’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie pour tous (c.-à-d. tous les niveaux de revenus, tous les âges, tous les sexes, toutes les races et nationalités…) sont des biens publics fondamentaux, à l’échelle mondiale qui sont bien trop souvent négligés. Ces biens sont, entre autres:
- la responsabilisation des individus pour en faire des citoyens actifs et, par-là, trouver de nouvelles opportunités;
- la prévention de l’extrémisme et de la violence, l’encouragement de la tolérance, de la diversité et de la liberté de pensée;
- la création du dialogue entre différentes cultures, langues, traditions, développements humains et niveaux de revenus;
- l’alphabétisation comme condition de base pour toutes les sociétés pour échapper à la pauvreté;
- l’alphabétisation comme condition de base pour toutes les sociétés pour que chacune « trouve sa voie » vers la prospérité et la justice sociale;
- l’alphabétisation comme condition de base pour toutes les sociétés pour arriver à l’égalité des sexes;
- l’alphabétisation comme condition de base pour toutes les sociétés pour améliorer la santé publique;
- l’alphabétisation comme condition de base pour protéger les droits sociaux sur le lieu de travail;
- le partager de manière plus juste dans le cadre de l’économie mondiale, entre les nations comme au sein de ces dernières;
- la fourniture à la classe ouvrière, et tout particulièrement aux personnes plus âgées, des moyens de s’adapter aux changements et de continuer à être appréciées pour le travail qu’elles effectuent, plutôt que de risquer l’exclusion sociale, à travers toutes les sociétés, qu’elles soient en voie de « développement » ou déjà « développées », etc.
- Nous devons mettre l’accent sur les points communs et sur la finalité partagée par toute l’humanité : NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS (pour protéger la paix internationale, la sécurité et les échanges entre les personnes, les sociétés et les économies, pour respecter et responsabiliser tous les humains, quels que soit leur sexe, leur race, leur revenu, leur lieu et leur date de naissance, etc.). Les différences entre les niveaux des systèmes d’éducation et entre les systèmes d’éducation eux-mêmes (enseignement formel, apprentissage non-formel et informel, formation professionnelle et stages) dans différentes parties du monde peuvent être un véritable défi, mais également une chance : pour une vraie alliance avec des obligations et un investissement de tous les partenaires concernés, selon leurs meilleures capacités et pour le partage des meilleures pratiques provenant d’un grand nombre de modèles et d’expériences différents.
II. Un financement approprié, ainsi que des structures adaptées pour un changement durable du système.
En termes généraux, nos objectifs doivent inclure les points suivants :
- l’accès garanti à l’éducation et à l’apprentissage tout au long de la vie aux gens de tout âge
- la modernisation continue de tous les systèmes de l’enseignement supérieur
- l’augmentation de la mobilité des étudiants, professeurs et stagiaires
- les initiatives à long terme pour palier à l’augmentation de personnes en rupture scolaire
- les actions spécifiques pour développer l’enseignement des sciences et des technologies
- une meilleure formation et requalification pour répondre aux besoins du marché du travail
- la reconnaissance et la validation de l’apprentissage non-formel et informel
- la promotion de la compétence médiatique
- la culture de l’intérêt pour les innovations et la créativité dès le tout jeune âge
- la promotion de l’éducation professionnelle et des opportunités de stages pour les jeunes
Nous ne devons pas oublier que le secteur public, la société civile et les syndicats devraient être intégrés à la préparation des travailleurs en les aidant à développer et/ou valider la qualification, les compétences et le savoir requis pour obtenir un travail décent, plutôt que de s’appuyer « automatiquement » sur les besoins bruts des marchés pour orienter les bons choix dans l’enseignement.
Nous devons mieux cibler les ressources disponibles, nous avons besoins de plus de programmes pour aider les jeunes à élargir leur horizon et leur qualification, leurs compétences et leur savoir, ainsi qu’un programme pour le développement des talents grâce auquel les décideurs garantiraient que les enfants talentueux vivant dans la pauvreté et l’exclusion sociale aient la possibilité d’étudier ce qu’ils souhaitent pour avoir la chance de déployer l’ensemble de leur potentiel.
En termes concrets:
- L’éducation devrait être pensée en termes d’investissement et non de coûts. L’éducation ne se réduit pas uniquement à la fabrication de nouveaux employés. Elle doit se concentrer sur l’individu et lui donner plus de chances de se développer.
Nous demandons que les mesures d’austérité n’entrainent pas de compression budgétaire dans l’éducation!
- Faire correspondre les qualifications, les compétences et le savoir aux besoins du poste de travail. Là où c’est possible, le financement devrait provenir (en partie) du secteur privé, stimulé par une meilleure structure de financement public, par exemple pour l’éducation professionnelle et les formations ou la recherche et le développement.
Nous demandons que chacun contribue et paye sa « quote-part » dans le financement de l’éducation pour tous!
- Résoudre les problèmes de l’évolution des qualifications, des compétences et du savoir, ainsi que de l’apprentissage tout au long de la vie / la formation continue, qui sont également liés aux points ci-dessus (évolutions des besoins de l’« économie réelle » pour des formations professionnelles spécifiques)
Nous demandons que l’éducation mène à des emplois de qualité, aussi pour les nouveaux travailleurs que pour les travailleurs plus âgés qui reviennent sur le marché du travail et qui, en retour, généreront un financement pour une formation plus poussée.
- D’un point de vue conceptuel, il est important de souligner non seulement l’ÉGALITÉ de tous les individus – mais aussi l’ÉGALITÉ de tous les acteurs étatiques. Plutôt que d’imposer uniquement des « conditions » aux pays «en voie de développement» (pas seulement aux bénéficiaires des aides), tous les états devraient faire en sorte d’augmenter leur propre investissement (le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) a par ex. défini un objectif indicatif d’au moins 20% du budget national (ou 6% du PIB) pour les nations « en train de rattraper leur retard ». Les autres « catégories » / regroupements d’états devraient également quantifier et faire de véritables efforts pour implémenter des promesses concrètes.).
Nous demandons que la distinction artificielle faite entre les financements « développés » et « en cours de développement » ne soit pas perpétuée, mais requérons un engagement général envers des obligations adaptées aux possibilités spécifiques de chacun et leur réalisation. C’est la raison pour laquelle nous recommandons (conformément aux lignes directrices de l’UNESCO) que la garantie d’une éducation de qualité équitable et l’apprentissage tout au long de la vie pour tous en 2030 devienne un objectif de l’agenda post-2015!
- Une bonne gouvernance et une meilleure perception des impôts / rentrée des recettes gouvernementales comme amélioration impérative des systèmes nationaux, en particulier pour les états ayant des problèmes avec leurs finances publiques et leurs flux de revenus.
Nous demandons la transparence et la bonne gouvernance pour tous les budgets nationaux, ainsi que pour les parts de budget réservées à l’éducation!
- Un échange mondial et régional des meilleures pratiques et des leçons apprises pour le financement des systèmes d’éducation – pas seulement du «Nord au Sud», mais aussi du «Sud au Nord» et du «Sud-Sud».
Nous demandons un accès égalitaire aux leçons apprises par tous les participants concernant le processus de progrès du financement de l’éducation à travers le monde!
- Partage et ouverture de programmes dont la réussite est prouvée comme Erasmus+ et Erasmus Mundus [par ex. Intra-ACP], avec autant de partenaires que possible de par le monde : ouvrir les programmes à davantage de participants et essayer de copier les programmes et les solutions portant des fruits du monde entier.
Nous demandons que les systèmes nationaux disposant d’une richesse établie en ressources les rendent accessibles et les partagent plus et mieux avec des systèmes ayant moins de ressources à leur disposition!